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9 mois pour faire le tour de l amerique latine.

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Sur la route ou dans la rue...

 

On se réveille le lendemain avec la gueule de bois de la réalité cubaine, c est une nouvelle journée d espoir décu malgré l aide de franco québécois, cubains et autres propriétaires d hospedajes. On se résigne à dormir dehors devant l immigration face a l autel de Jose Marti. " Patria es humanidad", non?

Fin d aprem et soirée détente: volley dans la rue, rencontres et discussions sur le ponton et sur la place autour d un verre. Yohan accepete enfin de parler de politique et on réalise que nous sommes partis en voyage avec un contre révolutionnaire! Il ne nie pas l éducation et la santé gratuites mais il y voit parfois de régimes de faveur. On sent sa frustration de ne pas pouvoir découvrir les régimes que nous critiquons et comparons au régime cubain. Il ne demande qu a voir. Pendant ce temps la, Yannick fait la connaissance d un cubain qui vit désormais a Las Vegas, qui présente Fidel comme un dictateur et l argent comme la libération. Argumentaire trop léger et nauséabond pou les anti libéraux que nous sommes... Nous rencontrons deux jeunes cubains qui ne revent que de partir pour gagner de plus gros salaires. On se rend compte que la motivation première des jeunes est avant tout économique et nous pensons fortement que c ets un effet du tourisme: des étrangers qui viennent peuvent payer des logements a 20 dollars la nuit et c est pour cela que notre statut revendiqué de non tourisrtes est presque impossible a faire comprendre, on est la pour depenser notre argent, il ne faut pas venir si on n en a pas!

Super nuit sous l oeil vigilant de Jose Marti mais reveil brutal: le gardien du parc devant l immigration previent l immigration qui hallucine, des touristes ont dormi dehors! Les policiers demandent a voir nos papiers que nous n avons pas sur nous, nous sommes obligés d aller les chercher a l hospedaje ou nous avons laissé nos sacs. Entre temps, le gardien a voulu nous donner 50 pesos cubains, 2 dollars pour manger et s est fait réprimander pour ne pas avoir prévenu plus tôt l immigration. Nous présentons nos papiers au poste: lecon de morale pour nos papiers et on ne dort pas devant l immigration! La provocation a réussi et on en remet une couche " on n a pas le droit de dormir chez les gens, on ne peut pas payer un hospedaje, on ne peut pas dormir dehors, on dort ou?" Sur la plage! Enfin la pointe de la baie, plage qui fait 20 mètres, plage sans sable... la route de la plage nous met dans notre "parc": hotels de luxe qui ressemblent parfois a des chateaux et qqui proposent des activités de club med. Nous passons cependant devant une assemblée de quartier sur le bord de la route, ou les habitants sont invités a présenter des candidats pour les prochaines élections. Yohan et un autre cubain ne trainent pas a critiquer ce fonctionnement qui pour eux est hypocritecar seuls les révolutionnaire sparticipent à la vie politique, les autres ayant l impression de ne pas avoir de marge de manoeuvre.

La nuit sur la plage se passe très bien, et la présence de Yohan rassure les personnes que nous croisons. Grace à lui, nous pouvons également manger "cubain", c est a dire payer 25 fois moins que les touristes car par exemple pour les pizzas, deux prix: pour nous 6 CUC, pour lui 6 pesos cubains soit 25 centimes de CUC! Il y a des restos que en monnaie nationale pour les cubains ( ceux ou nous mangeons), et des restos en CUC, donc très chers pour les touristes. Quel mélange!

 

Sur la route: c est pas toujours facile...

7h du mat listos!

7h du mat listos!
7h du mat listos! 

Le lendemain, nous allons au terminal des bus pour se rendre à Trinidad. Il existe une liste d attente pour partir en bus. "Touristes?" Cést pas possible! Ca faisait longtemps. Le train? Rebelote. Solution qui nous est proposée? Un taxi à 60 CUC pour 60 kms au lieu de 50 centimes en bus. Tant pis, on va s essayer au stop des le lendemain, 6 h du mat´. A Cuba, il existe des puntos amarillos, des points jaunes car l homme qui organise le stop est habillé en jaune. Cet homme arrête toutes les voitures qui ne sont pas au complet et qui ont l obligation de s arrêter. Suivant les destinations, il fait monter les gens selon la liste d attente. 11h: nous sommes premiers sur la liste pour Trinidad. Une camionnette s arrete. "Trinidad!" On se rue mais il refuse de nous prendre car nous sommes étrangers. Pourquoi? Car si il arrive quelque chose à un étranger, le conducteur risque beaucoup car lñes touristes sont surprotégés à Cuba. On rebrousse chemin le moral dans les chaussettes et abandonnons l idée de partir à Trinidad.

Nous allons faire des choses sur cette île! Le lendemain, nous partons pour aller voir un chateau en bus. Apres une heure d attente et une bonne magouille (synonyme de tourisme à Cuba ), nous sommes dans le bus. On arrive pour prendre un bateau qui refuse de nous faire payer comme les cubains. On sent poindre notre courroux et on refuse catégoriquement de leur en mettre plein les fouilles.Y en a marre de se faire prendre pour des vaches à lait par des mecs qui pourrissent le systéme en toute impunité. On reste se baigner au point d amarrage du bateau et on se prend l orage de notre vie sur le coin du bec.

Le samedi, on decide de se faire une journee plage pour decompresser, nous rencontrons trois francais dont Alice qui fait sa these sur les camps de refugies au Sahara occidental. Ell est a Cuba pour trouver des etudiants sarahouis car Cuba est le seul pays qui soutient la guerilla sarahoui et forme gratuitement les jeunes sarahouis a Cuba pour former une elite dans les camps. On echange sur nos experiences a Cuba et elle nous dit qu un cubain qu elle a rencontre lui a fait part de son manque de perspective d avenir. Il est ingenieur, il recoit un faible salaire et sait que sa carriere n evoluera pas. Dans le bus ( calculer deux heures de retard ), il y a des travailleurs sociaux qui s installent, reconnaissables a leur t shirt rouge, "Trabajadores sociales " devant, "mas humanos, mas cubanos" derriere. Le terme travailleurs sociaux englobe beaucoup de metiers, de la puericultrice au pompiste. On se marre bien quand on pense a la reconnaissance des travailleurs sociaux en France. Bonne chance Justine !

 

Une nouvelle route, toujours pleine d embuches...

Luis et Clem le voisin de la famille et Yohan la tante et des enfants

Luis et Clem
Luis et Clem 

 

Dimanche matin, on decide de prendre le train pour Santa Clara, coute que coute. Clementine ment copieusement pour obtenir des billets. Nous sommes des etudiants a l alliance francaise guides par Yohan. Peniblement, nous reussissons enfin a prendre le train.

A Santa Clara, jamais de repit les ennuis reprennent: hospedajes beaucoup trop chers et Justine qui n a pas son passeport. La femme de l hospedaje, voyant qu on allait dormir dans la rue, accepte de nous heberger une nuit, sans oublier de nous dire qu elle pense que tous les europeens sont petes de tunes. Elle decide d appeler l immigration pour le probleme de Justine, l immigration consent a la laisser dormir une nuit mais elle doit partir le lendemain pour la havane et ne peut bouger de l hospedaje de la soiree car elle est consideree comme sans papiers.

Dans le meme temps nous rencontrons Luis, jeune etudiant en restauration, aupres duquel tous les problemes semblent s arranger. Le lendemain, Justine ne part pas , elle devient hors la loi. Nous allons dans la famille de Luis qui nous invite a manger et a dormir. On est surpris, mais Luis nous assure qu il n y a pas de danger, la maison se trouve hors de la ville. Les maisons nous font penser au Nica. Elles sont tres rudimentaires, sol en terre, pas d eau courante, latrines... La maison est petite mais ils nous ouvrent grand la porte, ( Luis dirait "peu importe si la maison est petite car le coeur est grand" ) ils nous installent un lit de princesse dans la piece de vie. Ils vont meme jusqu a nous proposer leur chambre que nous refusons. On se demande qui veut permuter avec eux... Interrogations. Ou est l egalite lorsque les maisons font partie de l heritage? Lorsque certains vivent dans les maisons coloniales et d autres n ont pas de mur ferme entre leur maison et celle du voisin?

Luis, a l inverse de Yohan, n hesite pas a parler politique, bien qu il fasse attention, et meme si il reconnait des qualites a la Revolution cubaine, il y est fortement oppose car pour lui les valeurs qu elle defend sont aujourd hui en desaccord avec la realite. Il explique que beaucoup de jeunes ne croient plus en la Revolution car depuis 1991, la situation empire. Alors que les personnes qui ont vecu la periode anterieure sont beaucoup plus revoltionnaires car ils se souviennent des apports de la Revolution. Luis reve d une autre revolution et se reclame de Che Guevara. Le soir, rebelote avec Yohan et le voisin de la famille. Yohan reve de venir en France pur "visiter", donc il nous demande une invitation ( seul moyen pour un cubain de sortir du territoire). On evoque les difficultes comme la prise en charge de ses frais medicaux, il aborde une autre solution "plus facile": le mariage avec l une d entre nous! Pour lui, c est simple: on se marie, il vient, on a une maison, il a un travail et il a la nationalite francaise. Il a du mal a comprendre que ce n est pas si facile. A Cuba, il n y a pas de chomage, il est donc en train d imaginer qu en France non plus! Quelle connerie! Le voisin reve de partir pour gagner sa vie. Pour lui, des qu il posera le pied sur le sol francais, il aura un travail, une maison et de l argent. Pour lui le plus difficile, cest de partir de son pays et apres tout est regle. Le monde des bisounours Clemence, ce n est pas nous qui l avons invente!

 

Sur la route, plus jamais!

avec notre hermanito a l aeroport

avec notre hermanito
avec notre hermanito 

Premiere et seule nuit dans une maison cubaine, c est parfait! Mais le lendemain c est l apotheose. Apres la visite de la place du che pleine de touristes qui s immortalisent avec Ernesto, les quartiers les plus pauvres bien caches derriere les haies, nous vivons notre pire journee a Cuba.

Luis se fait interpeler en pleine rue car il circule avec nous, on essaie de le defendre en disant qu il est notre ami et que c est nous qui sommes alles a sa rencontre. Mais les flics ne veulent rien entendre ( ca y est nous en sommes sures la mondialisation existe!): c est interdit! On leur demande si nous devons venir a Cuba et ne parler a aucun cubain et la c est le comble ils nous repondent que oui! Ils decident d emmener Luis au poste pour un controle d identite plus pousse, en gros pour savoir si il a deja ete arrete pour des faits similaires. Clem l accompagne pour tenter de le defendre et les policiers promettent qu il n aura pas d ennuis. Ils le relachent une heure et demi plus tard et Luis nous apprend qu il a signe un avertissement. Il risque la prison si ils le retrouvent en compagnie d autres etrangers et Luis passe son temps avec les etudiants etrangers. Selon la police c est pour notre securite, selon Luis c est pour eviter que les cubains ne devoilent la verite sur Cuba aux etrangers. Pour d autres, la peur de voir partir les cubains a cause des invitations et mariages possibles. Nous repartons le soir pour la Havane, choques. Mais non. L agence de transport refuse de nous faire payer en pesos cubains. Nous cherchons une solution et l agence appelle la police pour denoncer Luis qui tente de nous aider. Elle le denonce pour tentative de fraude. La police l emmene, on ne comprend rien. Yohan essaie de defendre Luis et se fait embarquer lui aussi. Nous allons au poste les rejoindre, la police les fait monter dans une autre voiture de force, sans leur laisser le temps de nous parler. La voiture part en trombes, on se croirait dans un film. On demande ou ils vont, un police cow boy grosse enflure, nous dit qu il sont partis en prison. Panique a bord. Nous partons les attendre la gare car les autres nous promettent de les ramener la bas dans 20 minutes. On tourne en rond, le train pour la Havane part dans un peu plus d une heure... 45 minutes plus tard, nous allons au poste de police: "il faut attendre, dans 20 minutes". 30 minutes plus tard, on y retourne: "prenez votre train, votre ami vous rejoindra". Hors de question. Le train part sans nous. Les policiers arrivent a la gare: "ils ne sont pas la ? Ils sont sortis pourtant. Allez les chercher dans le centre."  On va au poste ou la grosse enflure que nous reveillons nous dit qu ils y sont toujours. Les differentes versions nous font peur. On va dans le poste du centre de Santa Clara ou 2h30 plus tard nous retrouvons nos deux amis qui ont chacun 30 pesos cubains d amende pour tentative de fraude. On quitte tres vite Luis, avec regrets. Il est 2 heures du matin et nous jetons Yohan dans un train pour que les problemes s arretent. On se detend un peu et la un bus debarque pour nous ramener dans la capitale, seule bonne surrise de la journee.

Nos trois derniers jours a la Havane se passen tranquillement, on ne prend aucun risque et on refuse de dormir chez Yohan malgre sa proposition.

 

Quitter le territoire, pas simple non plus.

Derniere etape alors que l on se croyait sortis d affaire: l aeroport Jose Marti. Notre venue en taxi a ete drole. Le taxi nous demande de payre, s arrete au bord de la route et en arrivant a l aeroport surveille par des policiers, il nous tape la bise genre il nous connait. Beaucoup de taxis prennent les convertibles sans y etre autorises.

Enregistrement a 5h30 du mat, on a dormi dans l aeroport. Yannick passe. Nous deux non. Nous n avons pas de billet de sortie du territoire venezuelien, apparemment obligatoire pour l immigration. C est la panique. Nous allons voir le responsable qui nous fait penser que mas humanos ne signifie pas toujours mas cubanos, il doit avoir de la famille a Miami. Il ne veut prendre aucun risque, ne veut pas perdre son travail pour nous alors que les employes affirment que c est chose courante. Pendant une heure, en larmes , nous dialogons, Clem s agace, nous allons d un bureau a un autre. 7h30, enfin, un agent accepte de nous enregistrer car il est sur que nous pourrons payer un billet retour en cas de probleme. Il le fait sans l appui de son superieur, petit chef meprisant et insensible, c est sur Cuba est touche par la mondialisation. Et nous pouvons enfin embarquer vers une terre que l on espere plus accueillante...

 

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